Après le boom, le marché immobilier portugais va se refroidir en 2020 : c’est le président des professionnels du secteur immobilier qui le dit. Il pense qu’il est nécessaire d'adapter l'offre aux besoins du marché. Luís Lima, président de l'Association des Professionnels et des Sociétés Immobilières du Portugal (APEMIP), donne cet interview traduit du site dinehirovivo.pt
Quelle est votre appréciation de l'activité immobilière au Portugal en 2019 ?
Malgré le léger refroidissement du marché, l'année a été positive. Selon les données officielles du bureau d'étude de l'APEMIP, 45.830 maisons familiales ont été vendues au troisième trimestre 2019, soit une augmentation de 7,6% par rapport au trimestre précédent. Comparé à 2018, il y a une légère baisse de 0,2%.
En revanche, la valeur des ventes de maisons familiales ont augmenté de 6,6% par rapport au trimestre précédent et de 3% par rapport à la même période de l'année précédente. De janvier à septembre, 132.246 biens immobiliers ont été échangées, ce qui correspond à une variation d'une année sur l'autre presque nulle. En termes de valeur des ventes, il y a eu une augmentation de 4,3%.
Quelles sont les principales attentes de l'APEMIP pour 2020 ?
Le marché de l’immobilier portugais devrait connaître un ralentissement, entraîné par un manque de stocks, ce qui empêche une réponse efficace à la demande existante sur les marchés d'achat et de vente et de crédit-bail.
Bien qu'il y ait des biens qui soient inoccupés, le fait qu’ils ne soient pas sur le marché ou ne répondent pas à la demande, ils ne peuvent pas être considérés dans le stock existant. Le peu qui est commercialisé est souvent vendu à des prix plus élevés que ce qui serait souhaitable et supportable pour les jeunes et la classe moyenne. L'augmentation des prix justifie le refroidissement, car même ceux qui ont une plus grande capacité financière et veulent investir, se rétracteront en raison des prix élevés.
Quels changements peuvent survenir ?
Compte tenu des difficultés rencontrées par les jeunes et les familles portugaises pour accéder aux prêts hypothécaires, il y aura une tendance à la hausse sur le marché locatif urbain, qui n'est malheureusement pas en mesure de répondre car il n'a pas non plus assez d'offre. Le principal changement sera lié aux nouvelles incitations à la location abordable.
Qu'aimeriez-vous voir se produire sur le marché du logement en 2020 au Portugal ?
J'aimerais que les jeunes et les familles des classes inférieures et moyennes trouvent des réponses à leurs besoins de logement. Le principal défi reste la nécessité d'introduire une offre abordable, ce qui devient de plus en plus difficile, compte tenu également des prix de la construction, qui empêchent les actifs d'être échangés à des prix que les jeunes et les familles peuvent se permettre de payer. La réponse peut être par le biais de partenariats public-privé, entre les municipalités et les constructeurs, avec des concessions de terres et des garanties de rachat de biens immobiliers abordables, ou en essayant de rechercher des investisseurs étrangers, construire à grande échelle et ainsi assurer une offre accrue à des prix abordables.