Ce pourrait être la douche froide pour les propriétaires de biens immobiliers en location touristique et saisonnière au Portugal. En effet l'ALEP, l’association de l’Alojamento Local au Portugal (location saisonnière et touristique) a averti ce jeudi que l'augmentation de la taxe pour les logements inclus dans une zone de confinement représente une augmentation d’impôt d'au moins 43% et jusqu’à 70% dans certains cas. Même si rien n’est encore définitif, le Budget de l’État portugais pour 2020 laisse entrevoir une forte augmentation des taxes pour les propriétaires de biens enregistrés en Alojamento Local dans les zones de confinement. Cette hausse jugée excessive par les professionnels du secteur met en péril plusieurs centaines d’emploi et remet en cause la rentabilité de la location saisonnière et touristique type Airbn’b. Quels sont les détails de ce changement de fiscalité pour l’Alojamento local ? Quelles sont les conséquences attendues ? Lisbob, l’assistant des expatriés au Portugal, vous dit tout sur cette augmentation d’impôt pour les propriétaires de logements en location saisonnière.
55% des propriétaires impactés par cette hausse
Selon l’ALEP, plusieurs centaines d’emplois et de familles seront impactées directement par cette nouvelle mesure. "Rien qu'à Lisbonne, il y a plus de 5.000 familles et une demi-centaine de micro-entreprises impactées par cette aggravation fiscale, avec des hausses d'impôts d'au moins 43%, pouvant atteindre 70% selon le niveau des contribuables". C’est la conclusion de l'Association de l’Alojamento Local au Portugal (ALEP), après avoir effectué une étude technique pour calculer l'impact qui aura l'aggravation budgétaire prévue dans la proposition du gouvernement portugais pour le Budget de l'État pour 2020 (OE2020).
Toujours selon l'ALEP, le nombre de familles et de petits exploitants touchés par l'aggravation, si elle est approuvée, représente plus de la moitié (55%) de tous les détenteurs de biens immobiliers à Lisbonne.
Les municipalités de Lisbonne, Porto, Ericeira et Mafra impactées
"Ce serait un coup très dur avec des effets très négatifs sur le tourisme dans la capitale, car l’alojamento local représente près de la moitié des nuitées touristiques de Lisbonne", a déclaré l'ALEP dans un communiqué publié ce jeudi, avertissant que des centaines de famille seraient immédiatement affectées à Ericeira (municipalité de Mafra) et, à moyen terme, des milliers d'autres à Porto et même à Moscavide (municipalité de Loures), où les zones de confinement sont en cours de préparation.
Dans sa note, l'ALEP souligne que sa plus grande préoccupation "réside dans le profil affaibli des familles qui seront affectées, puisque l'aggravation ne vise que le régime simplifié où les petits propriétaires et les micro-entreprises qui n’ont que ces recettes d’alojamento local comme seul salaire".
Selon l'enquête réalisée par l'association, les contribuables qui seront concernés sont presque tous des propriétaires privés, "avec 19% ayant entre un et trois bien enregistrés et la plupart (60%) n'ayant qu'un seul logement".
"L’alojamento local est pour la grande majorité un travail indépendant et non une forme d'investissement", c'est-à-dire qu'il s'agit de la principale ou seule forme de revenu, le revenu net après dépenses et impôts de ces ménages se situant entre 450 et les 850 euros par mois.
Un mois de revenus en moins
L'ALEP souligne également que, par rapport au travail salarié, l'aggravation proposée équivaut presque à retirer un mois de rémunération annuelle à un contribuable qui perçoit en moyenne 650 euros par mois de salaire.
La semaine dernière, l'association avait déjà critiqué la proposition du gouvernement d'exonérer des plus-values les logements qui abandonnent l’alojamento local pour la location longue durée pendant cinq années consécutives, estimant que cela pourrait avoir l'effet inverse que celui escompté.Selon la proposition du Budget de l’État, le transfert d'un bien immobilier n'est pas considéré comme une plus-value.