Le premier ministre portugais Antonio Costa a déclaré ce mercredi l’état de calamité sur tout le territoire national. Cet état permet la mise en place de mesures visant à réduire l’expansion de l’épidémie de coronavirus au Portugal. Parmi celles-ci, Antonio Costa a annoncé l’intention de rendre obligatoire l’installation de l’outil StayAwayCovid (“Reste loin Covid” en français), application mobile de traçage, dans les contextes professionnels, scolaires et académiques, ainsi que dans les forces armées, les forces de sécurité et l'administration publique, bref un peu partout. De nombreux politiques se sont prononcés contre cette mesure, que certains jugent mêmes anticonstitutionnelle, voire même une copie de ce que fait la Chine et son traçage de ses citoyens. Lisbob, l’assistant des expatriés, vous dit tout sur cette annonce très polémique de l’obligation d’être tracé.
Le Premier ministre portugais António Costa a annoncé ce mercredi que le gouvernement allait soumettre au Parlement une proposition de loi rendant obligatoire à la fois l'utilisation d'un masque sur la voie publique et l'utilisation de l'application “StayAwayCovid” (“reste loin Covid” en français) dans les contextes professionnels, scolaires et académiques, ainsi que dans les forces armées, les forces de sécurité et l'administration publique.
Le vice-président de l'Associação D3, Ricardo Lafuente, a avoué sa surprise à la radio Renescança après la proposition du gouvernement, et dit qu'il s'agit d'une «terrible atteinte aux libertés individuelles». "Nous ne nous attendions pas à [cette mesure], au milieu de la sagesse du gouvernement dans la gestion de la pandémie, mais il me semble que maintenant, ils ont simplement décidé de dégainer et tirer partout", a déclaré le responsable entendu à la radio.
L’application StayAwayCovid "a toujours été présenté comme un complément au suivi manuel des contacts et nous voyons désormais le contraire. Dans son utilisation de l'application et dans la croyance aveugle qu'elle sera utile. Sans investissement supplémentaire dans le suivi manuel », ajoute le leader.
«Nous parlons de la Chine, de cette manière de forcer les citoyens à utiliser des dispositifs de traçage technologiques. Même les personnes les plus cyniques ne s'attendaient pas à ce que, d'un moment à l'autre, nous soyons obligés d'installer des applications », déclare le responsable, qui admet qu'il espère que le projet de loi échouera à l'Assemblée de la République - si ce n'est pas le cas, L'Associação D3 procédera à une mesure de précaution qui a déjà commencé à être préparée.
Le parti Initiative Libérale n’est pas en reste. Son unique député, João Cotrim Figueiredo, a déclaré que «toute mesure d'imposition par l'Etat de l'utilisation d'une application sur les téléphones portables portugais est totalement inconstitutionnelle. Pour l'Initiative Libérale, l'installation d'applications ou d'outils similaires n'est autorisée que si elle est volontaire et résulte d'une décision libre et éclairée de chacun», se défend-il.
Le parti critique également le fait qu'António Costa essaie de se laver "les mains, disant qu'il fait tout ce que disent les médecins de la santé publique, comme s'ils avaient tous la même opinion. C'est-à-dire que (…), si quelque chose tourne mal, c’est la faute des médecins, de la météo, ou tout autre bouc émissaire, mais jamais de la sienne», condamne-t-il.
Le Bloco de Esquerda s’est également déclaré contre cette mesure. "L'intention de rendre obligatoire l'utilisation d'une application de téléphonie mobile, même contre la volonté de ses utilisateurs, serait difficile à appliquer et serait inacceptable dans un état de droit", a critiqué le parti. BE attend la version écrite du projet de loi annoncé par le gouvernement, «sachant que compromettre la vie privée des élèves d'âge scolaire, des travailleurs ou des membres de l'armée serait inacceptable».
Mais Antonio Costa n’est pas un vieux de la vieille, et il semblerait qu’il ait lancé tout simplement cet écran de fumée afin que l’on parle moins de la deuxième grande annonce, l’intention de rendre obligatoire du port du masque en extérieur. Ainsi il pourrait reculer sur cette mesure et se faire passer pour celui qui écoute le peuple et défend les libertés, tout en faisant passer le port du masque comme une lettre à la poste. Malin, le Tonio !