Plusieurs semaines pour élaborer un laborieux plan de réouverture des frontières, quelques heures seulement pour le faire voler en éclats. L’UE a émis cette semaine une liste de pays autorisés à venir en Europe, mais l’Italie décide de faire cavalier seul et impose ses propres règles à l’entrée de son territoire. Le gouvernement de Guiseppe Conte a approuvé une loi qui impose une quarantaine obligatoire ainsi qu’un suivi médical à tout passager en provenance de l’extérieur de l’espace Schengen, et ce même pour les 14 pays autorisés par l’Union Européenne à venir voyager librement. Rome espère ainsi éviter une seconde vague qui mettrait le pays à terre. La cacophonie européenne n’a pas fini de jouer. Lisbob, l’assistant des expatriés, vous dit tout sur cette quarantaine obligatoire en arrivant en Italie.
L’Union Européenne avait eu besoin de plusieurs semaines pour peaufiner son plan de réouverture des frontières, il n’aura fallu que de quelques heures pour le faire voler en éclats. En effet l'Italie a annoncé mardi soir qu'elle maintiendrait des restrictions strictes sur les citoyens de tous les pays en dehors de l'espace Schengen, y compris ceux des États considérés comme sûrs par l'Union européenne.
La décision de Rome rompt en pratique avec la décision approuvée par l'UE, qui accepte pour la première fois depuis mars l'ouverture des frontières extérieures aux citoyens d'un groupe restreint de 14 pays, comme le Japon, le Canada et le Maroc. L'Italie indique clairement qu'ils ne sont toujours pas les bienvenus et compte défendre son système de santé qui a été mis à rude épreuve.
Dans la pratique, Rome se détache de l’Union Européenne en imposant des conditions draconiennes qui cherchent à garder ses frontières blindées. «La situation au niveau mondial reste très complexe. Nous devons empêcher que les sacrifices consentis par les Italiens ces derniers mois aient été faits en vain », a déclaré le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza.
La liste des pays considérés comme “sûrs” a été approuvée mardi par le Conseil de l'UE et se traduit par une recommandation pour les membres de la communauté d'autoriser les citoyens et les résidents des pays considérés comme “sûrs” à entrer librement et à s'engager à ne pas autoriser unilatéralement l'entrée de pays qui ne figurent pas sur cette liste.