Ce mardi 26 août, Pedro Sanchez est revenu de ses 21 jours de vacances et a annoncé des changements dans l’organisation de la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Alors que le nombre d’infectés ne cesse de croitre depuis la fin de l’état d’urgence, le chef du gouvernement espagnol a décidé de déléguer la mise en place et l’application de l’état d’urgence aux régions autonomes, se défaussant ainsi de la lutte contre le covid-19. Les différents régions, quelques soient leur orientation politique, ont accueilli cette nouvelle avec scepticisme voir de la colère, jugeant que Pedro Sanchez “baissait les bras” et “abandonnait ses fonctions”. Lisbob, l'assistant des expatriés, vous dit tout sur cette nouvelle annonce de Pedro Sanchez.
Les principaux gouvernements régionaux espagnols ont longtemps pensé que leurs prières seraient entendues au bout de deux mois et que l'Exécutif national allait promouvoir une réforme juridique faciliterait la lutte contre le coronavirus. Mais la douche a été froide : en effet, Pedro Sanchez a annoncé ce mardi 26 août que le gouvernement espagnol ne s’occuperait plus de l’état d’urgence et que la mise en place et application de celui-ci se ferait via les régions autonomes elles-mêmes. Une belle manière de refiler “la patate chaude” et de se dédouaner de toute responsabilité.
La majorité des régions autonomes, qui ne s’attendaient pas à cette annonce, a rejeté la mesure, tout du moins pour le moment. Parmi les gouvernements régionaux consultés, les plus critiques ont été l'Andalousie - «Pedro Sánchez a cessé de fonctionner et, au lieu de simplifier, a complique la procédure» -, la Catalogne - «maintenant il semble que le virus comprend les territoires» - et Murcia - "Pedro Sanchez montre son absence totale de loyauté et revient à baisser les bras dans une situation extraordinaire".
Le président de la région autonome d'Aragon, le socialiste Javier Lambán, est également critique envers le chef du gouvernement. Il estime que "l'état d'alerte et de confinement est la solution facile. La transmission est interrompue, mais elle repart et entre-temps l'économie a suffoqué. Je ne veux pas de ça. La seule chose que nous demandons au gouvernement est de nous donner une couverture juridique" afin que nous ne soyons pas "à la merci des décisions judiciaires". Par exemple, un juge de Madrid annulé les dernières mesures anti-covid mises en place la semaine dernière, comme la fermeture des discothèques ou bien l’interdiction de fumer en extérieur.
D'autres régions autonomes espagnoles, gérées par le PSOE (parti de Pedro Sanchez) se limitent à affirmer qu'elles n'ont pas besoin de recourir à ce mécanisme. Par exemple, aux Baléares, le gouvernement local assure qu'ils disposent déjà des outils pour un contrôle suffisant. En région de Castilla-La Mancha, on estime qu'«il y a des failles juridiques» qui nécessitent une nouvelle «législation». Ce point de vue est également partagé à Valencia, région gouvernée également par les socialistes.
En clair, plus personne ne veut prendre la responsabilité de mettre en place un état d’urgence qui porterait un coup fatal à l’économie espagnole. En déléguant ce sujet aux régions autonomes, Pedro Sanchez envoie un double message : débrouillez-vous, et assumez-en les conséquences.