Le Portugal a enregistré un pic de surmortalité au mois de mars, mais ce n’est pas dû au coronavirus
La Direction générale de la santé (DGS) portugaise a lancé une enquête au sujet de la surmortalité enregistrée au mois de mars de cette année au Portugal. En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes et la surmortalité (nombre de décès supérieur à une moyenne des dernière années) a été particulièrement prononcée au mois de mars comparé à certaines années. De prime abord il pourrait s’agir d’une simple conséquence de l’épidémie de coronavirus, mais il n’en est rien. De plus, cette surmortalité concerne également les personnes âgées. Ceci pourrait expliquer le taux de mortalité assez bas (2%) du coronavirus au Portugal comparé à d’autres pays, mais n’explique cependant pas cette surmortalité. Lisbob, l’assistant des expatriés au Portugal, vous dit tout sur cette enquête lancée par la DGS afin d’identifier les causes de ce pic de mortalité.
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La Direction générale de la santé (DGS) portugaise a décidé de lancer une enquête sur les vraies raisons d'une augmentation apparente du nombre de décès au Portugal au mois de mars, et ce sans compter les victimes mortelles de l’épidémie de coronavirus. Ces données sont publiques et accessibles sur le site du suivi de la mortalité en temps-réel au Portugal. Au mois de mars en effet, une surmortalité a été enregistrée, particulièrement sur la deuxième quinzaine.
En 2020, il y a eu 5.766 décès au Portugal entre le 15 et 31 mars, alors qu’il y en a eu 5.271 en 2019, soit une différence de 500 décès. Cette différence ne peut s’expliquer par l’épidémie de coronavirus car en date du 31 mars il y avait 140 décès enregistrés dus au Covid-19.
Les recherches lancées par la DGS devront maintenant déterminer si les patients décédés présentaient plus de pathologies et quelles pathologies connaissent la plus forte augmentation.
Plusieurs médecins de spécialités différentes ont attiré l'attention ces derniers jours sur le fait que la peur des patients qui ne veulent pas se rendre dans un centre de santé ou un hôpital lorsqu'ils se sentent malades peut aggraver plusieurs pathologies. Néanmoins, la DGS a indiqué que, du côté des services de santé, tous les reports d’opérations décidés n'affectent pas les cas jugés urgents. La différence ne peut donc s’expliquer simplement par la « peur » du coronavirus.
Ce qui inquiète et interpelle c’est que l'augmentation de la mortalité se situe exactement dans le même groupe d'âge qui est particulièrement touché par le Covid-19, c'est-à-dire les personnes âgées de plus de 75 ans. À part le coronavirus, il n’y a pas d’autre épidémie à déplorer en ce moment au Portugal, ce qui éveille encore plus les soupçons.
Il faut aussi remarquer que le mois de février a quant à lui été l’un des moins “mortels “ au Portugal. En effet le mois de février est l’un des mois au le moins de décès ont été enregistrés sur les 10 dernières années. Cette sous-mortalité pourrait expliquer la surmortalité du mois de mars, la nature “rattrapant” simplement son retard, qui plus est dans un population toujours plus vieillissante.
Les données sont consultables en libre accès et sont actualisées toutes les 10 minutes. Bien que la surmortalité toutes causes confondues enregistrée au mois de mars de cette année soit importante, elle reste cependant en deçà de certaines années de la dernière décennie, comme en 2018 et 2016, et particulièrement en 2012, année au cours de laquelle plus de 400 personnes sont décédées par jour.