Scènes de panique et pénurie dans les zones sous quarantaine, le Carnaval de Venise annulé, Milan ferme ses lieux publics : l’Italie affronte l’épidémie de coronavirus
L’Italie est devenu en quelques jours un des pays les plus touchés par le coronavirus. Ce dimanche, les autorités italiennes ont confirmé le troisième mort d’un patient atteint du coronavirus. De plus, 152 cas au total ont été confirmés en Italie. Dans le monde le nombre de décès dus aux coronavirus dans le monde est proche de 2.500. L'Italie en état d'alerte et a décidé de prendre des mesures radicales : les célébrations du carnaval de Venise et d'autres spectacles publics ont été suspendus. De son côté, Milan a ordonné la fermeture des musées, écoles et lieux publics pendant au moins une semaine. Les zones sous quarantaine ont eu quant à elle affronter des scènes de paniques dans les supermarchés et les rayons se sont vider rapidement, entraînant une pénurie sur certains produits. L'Union européenne attend plus de cas en Europe, mais "ne voit pas la nécessité de paniquer" pour le moment. Lisbob, l’assistant des expatriés, vous dit tout sur les derniers développements du coronavirus en Italie.
11 villes italiennes sous quarantaine, Milan sous alerte
Onze villes italiennes sont en quarantaine, avec trois décès confirmés dus au nouveau coronavirus (Covid-19). Le gouvernement italien a pris la décision de fermer plusieurs lieux publics, à la suite de l'augmentation la plus récente des cas d'infection, qui est désormais supérieure à 130.
Tous les événements publics ont été annulés : parmi eux, plusieurs matchs de football et le traditionnel Carnaval de Venise, une célébration qui rassemble des milliers de personnes chaque année. Le gouverneur de la Vénétie, Luca Zaia, a annoncé la décision de suspendre les célébrations ce dimanche. "A partir d'aujourd'hui [dimanche], le carnaval de Venise et tous les événements sportifs seront suspendus jusqu'au 1er mars", a-t-il déclaré, cité par le quotidien La Repubblica.
Des bâtiments publics, des écoles, des restaurants, des églises et des commerces ont également été fermés dans les zones les plus critiques. Les autorités, la police et les forces armées ont l'ordre de veiller à ce que cet isolement, similaire à celui adopté par le gouvernement chinois dans la province du Hubei, soit respecté.
Le maire de Milan (1,3 million d'habitants), Giuseppe Sala, a annoncé que la capitale économique de l'Italie fermerait toutes les écoles, cinémas et théâtres la semaine prochaine afin de contrer l’épidémie de coronavirus.
Dans les zones sous quarantaine des scènes de paniques dans les supermarchés ont eu lieu et les rayons se sont vidés rapidement, entraînant une pénurie sur certains produits, notamment d’hygiène et de première nécessité.
L’Union Européenne "ne voit pas la nécessité de paniquer", le FMI inquiet
Au total, il y a eu quatre décès sur le sol européen liés à Covid-19: le premier s'est produit à Paris, lorsqu'un touriste chinois n'a pas résisté à la pneumonie résultant de l'infection. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a averti ce dimanche de la probabilité d'une augmentation du nombre de cas confirmés en Italie et dans d'autres pays européens dans les prochains jours.
"Comme la situation évolue rapidement, davantage de cas sont attendus en Italie et éventuellement dans l'Union européenne dans les prochains jours", lit-on dans le communiqué publié par EDCD. "Des mesures extraordinaires dans le nord de l'Italie sont essentielles pour limiter l'épidémie et il pourrait être nécessaire de les reproduire dans d'autres communautés dans les prochains jours."
Pour l'instant, l'Union européenne ne voit pas de «besoin de paniquer» face à la récente épidémie de coronavirus en Italie. "Nous partageons l'inquiétude concernant une éventuelle contagion, mais il n'y a pas lieu de paniquer", a déclaré ce dimanche le commissaire économique européen Paolo Gentiloni, s'adressant aux journalistes. Gentiloni, qui participe à la réunion du G20 à Riyad, en Arabie Saoudite, a noté que "l'Union européenne a pleinement confiance dans les autorités italiennes et dans les décisions qu'elles prennent".
Le FMI considère que l’apparition du nouveau coronavirus met en péril la reprise économique mondiale et a exprimé sa volonté de fournir une assistance financière aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables. À cet égard, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a souligné que ce dernier «est prêt à aider», notamment par le biais du Fonds de secours et d'aide en cas de catastrophe.